BULLETIN MUNICIPAL MACHINES A VOTER

Publié le par CB

MACHINES A VOTER


Dans le dernier bulletin municipal un article de deux pages nous annonce que les urnes seront remplacées par des machines a voter lors des prochaines élections.L'achat couterait 100 000€ pour 17 machines , un remboursement partiel de l'Etat est possible. La procédure de dépouillement sera automatisé, malheureusement une étude montre que ces machines ne sont pas fiables et que toutes les fraudes sont permises, voilà quelquechose d'inquiétant toutes les tentations sont possibles.
Récapitulatif des arguments en défaveur des machines à voter
Date : 03 Janvier 2007
Chantal Enguehard (LINA - FRE CNRS 2729), vient de produire une note technique sur les ordinateurs de vote. Après avoir récapitulé la procédure de vote sur un ordinateur, elle reprend les différents arguments énoncés en défaveur de ce procédé.
http://www.sciences.univ-nantes.fr
1. Résultats non vérifiables


Comme les choix des électeurs sont enregistrés directement dans la mémoire de l'ordinateur, il n'y a aucune possibilité de vérifier le résultat annoncé en fin de journée indépendamment de l'ordinateur.

2. Fraude et erreurs


Fraude externe
Il est possible de frauder les ordinateurs de vote en changeant le programme de vote qui est dans l'ordinateur. Comme le signale la commission indépendante CEV (commission indépendante officiellement désignée par l'Irlande) : il suffit de deux minutes pour changer le programme des ordinateurs NEDAP irlandais (y compris le démontage / remontage). Ce fait a été récemment démontré par des universitaires hollandais. Les ordinateurs ne sont pas scellés de manière efficace.
Cette fraude est absolument indétectable par les procédures en vigueur et facile à mettre en oeuvre par n'importe qui ayant eu accès aux ordinateurs à n'importe quel moment, pas forcément le jour de l'élection.

Fraude interne
N'importe quelle personne participant à la programmation du logiciel de vote peut introduire quelques lignes de code permettant la fraude. Ces lignes de code peuvent passer inaperçues même en cas d'examen attentif du programme.

Cette fraude peut également être mise en place par n'importe quelle personne participant au montage des ordinateurs, à leur distribution, à leur entretien, etc.
Une telle fraude qui concernerait l'ensemble des ordinateurs de vote serait massive et absolument indétectable par les procédures en vigueur.
Je souligne que de nombreux cas de fraude informatique (sur des systèmes ne concernant pas le vote) ont été révélés par leurs auteurs eux-mêmes qui ne peuvent s'empêcher de s'en vanter un jour ou l'autre. Une telle révélation concernant des ordinateurs de vote aurait des conséquences très graves, ruinant la confiance des électeurs, surtout si elle apparaissait plusieurs semaines ou mois après un scrutin.

Erreurs
La communauté des experts et chercheurs en sécurité informatique, au plus haut niveau international, s'accorde à reconnaître que personne ne sait actuellement réaliser des programmes et des ordinateurs ne comportant aucune erreur.
Les dysfonctionnements sont courants : par exemple, durant le week-end des 4 et 5 novembre 2006, des milliers de clients des grands surfaces Carrefour ayant payé leurs achats avec leur carte Pass ont vu leur compte débité deux fois.
Souvenons nous aussi de la perte de la fusée Ariane en 1995, ou plus récemment celle de la sonde Mars Climate Orbital. Ces deux échecs sont imputables à des erreurs de programmation non détectées alors qu'il s'agit des programmes les plus vérifiés au monde (ce qui est loin d'être le cas de ceux des ordinateurs de vote).
De nombreux dysfonctionnements d'ordinateurs de vote sont répertoriés depuis des années à l'étranger. Toutes ces erreurs ont été détectées car les résultats fournis étaient incohérents (par exemple, l'un des candidats obtenait plus de voix que d'électeurs). Il est très probable que des erreurs donnant des résultats non aberrants n'ont pas été détectées.

Examen insuffisant des ordinateurs de vote
Dans plusieurs pays utilisant les ordinateurs de vote, il existe une procédure d'agrément censée garantir le bon fonctionnement des dispositifs de vote mis en place. Le problème est que les entreprises de certification (pour agrément) ne peuvent pas vérifier que les ordinateurs de vote font ce qu’ils sont censés faire puisque :
- il n'est pas demandé aux entreprises de certification de procéder à un contrôle approfondi des programmes : un tel examen correctement mené durerait plusieurs mois ;
- personne au monde ne sait vérifier un programme de manière exhaustive ni prédire son fonctionnement en cas de modification même minime de son environnement (si on savait le faire, il ne resterait plus d'erreurs dans les programmes) ;
- Il faudrait être certain que chaque ordinateur soit identique à l'exemplaire certifié, or il est quasi impossible de s'assurer que deux ordinateurs sont strictement identiques (programmes et composants électroniques).
Les investigations menées par les entreprises de certification sont insuffisantes puisqu'elles vérifient un cahier des charges devenu notoirement insuffisant depuis la publication du rapport final de la commission irlandaise CEV.

Tests insuffisants
Tester un ordinateur de vote avec succès ne prouve en rien son intégrité : il est excessivement facile d'introduire une fraude qui se déclenche à des moments précis (par exemple entre 9h et 16h le jour du vote) et reste invisible le reste du temps.


3. Abus législatifs


Loi du 10 mai 1969
Les machines à voter sont autorisées depuis la loi du 10 mai 1969.
À cette époque les premières machines à voter étaient complètement mécaniques, elles fonctionnaient d'ailleurs sans électricité et étaient robustes. Une machine mécanique peut être fraudée mais cette fraude peut être facilement et rapidement détectée par un examen de la machine. Il n'y a pas besoin de compétences très élevées pour procéder à un tel examen.
Depuis 2000 sont apparus des ordinateurs de vote utilisant des procédés électronique et informatique. L'impact de ce changement majeur de technologie n'a été que trop faiblement pris en compte alors qu'il modifie complètement les conditions de vote puisque ces ordinateurs sont vulnérables aux pannes et à la fraude, qu'il est impossible de certifier leur bon fonctionnement et que de nombreux dysfonctionnements peuvent passer inaperçus.
Depuis 1969 le vote électronique n'a fait l'objet d'aucun débat permettant à l'assemblée de réaliser une évaluation documentée des risques de ces ordinateurs de vote.

Recours difficile
Il est difficile de déposer un recours avec succès pour contester le résultat d'un ordinateur de vote puisqu'il n'y a aucune trace de vote indépendante de l'ordinateur.
Or, face à un recours, un juge demande des preuves de la fraude pour statuer. Comme il n'y a aucune preuve matérielle à présenter, la fraude ne peut être prouvée.

4. Procédure de vote non démocratique


La procédure de vote utilisant des ordinateurs de vote présente plusieurs caractéristiques qui la rendent non démocratique et amènent peu à peu les électeurs à la défiance.

Transparence
Les ordinateurs de vote se comportent comme une boîte noire. Nul n'a accès aux programmes (clause de secret industriel), et finalement, nul ne sait ce qui se passe vraiment (voir les nombreux cas d'erreurs inexpliquées). Dans ces conditions, les citoyens ne peuvent observer le bon déroulement du vote.
Cette confiscation du droit de regard et de contrôle des citoyens sur le processus de délégation de leur pouvoir à leurs représentants suffit à prouver que la nouvelle procédure de vote est non démocratique.

Confidentialité
Point 1 : Tout ordinateur émet des ondes électromagnétiques qui peuvent trahir son comportement. Un groupe de militants et universitaires hollandais vient de démontrer qu'il est possible de connaître le choix d'un électeur en analysant les ondes électromagnétiques jusqu'à une portée de 25 m sur les ordinateurs NEDAP utilisés aux Pays-Bas.
Pour cette raison, toujours aux Pays-Bas, les ordinateurs SDU ont été interdits pour les élections de novembre 2006.

Point 2 : Comme le vote n'est pas public (il se déroule dans l'isoloir) il est possible de forcer un électeur à filmer son vote dans l'isoloir. Il y a là un réel danger de pression ou d'achat / vente de vote. Ce type de manoeuvre ne peut être mis en oeuvre avec la procédure de vote habituelle : même si on force l'électeur à filmer le moment où il met le bulletin dans son enveloppe, il pourra toujours changer le contenu de cette enveloppe entre le moment où il arrêtera de filmer et le moment où il sortira de l'isoloir.

Sincérité
Force est de constater que les nombreux dysfonctionnements constatés à l'étranger et l'importante vulnérabilité à la fraude peuvent amener à douter de la sincérité des résultats proclamés par les ordinateurs de vote.

Lire la suite :

Source : texte de Chantal Enguehard, paru sur le site de ordinateurs-de-vote.org

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V
Vote électronique: Sceaux renonce à son tour<br /> <br /> Après les villes de Saint-Denis et Grenoble, c'est au tour de la municipalité de Sceaux, dirigée par Philippe Laurent, vice-président de l’AMF, de renoncer à utiliser de machines à voter pour les prochaines élections. En cause: le manque de fiabilité des machines (bugs, failles de sécurité...) et leur coût. Les économies générées sont notamment mises en doute par la ville du fait des obligations nouvelles qui risquent de peser sur le vote électronique dans les années à venir (contrôles, impression papier, etc.) et de la probable obsolescence technologique des machines.<br /> Déployées en 2004 par une trentaine de villes, l'utilisation des machines à voter électroniques fait difficilement son chemin dans les villes françaises depuis l'homologation de quatre modèles par le ministère de l'Intérieur. Pour leur part, depuis 2003, les Français établis hors de France ont également la faculté d'élire leurs représentants nationaux par internet. A la suite de son expérimentation en mai 2006 à Issy-les-Moulineaux, le vote sur réseau privé sécurisé devrait bientôt faire son apparition. Cette option permettrait de voter, sur une même commune, depuis n’importe quel bureau de vote.<br /> Mais, d’une manière générale, le vote électronique (par machine ou par Internet) subit depuis quelque temps plus de critiques que de louanges. Des experts ont même tiré l’an dernier un bilan négatif de son utilisation lors de l'élection des représentants à l'Assemblée des Français de l'étranger. Ils se sont s'interrogé ainsi sur la capacité des membres du bureau à contrôler effectivement les opérations de vote, celles-ci étant confiées à des machines contrôlées par des experts mandatés par les organisateurs du scrutin. En cas de contestation, le vote par Internet est également beaucoup moins vérifiable qu'une procédure de vote traditionnelle ou n'importe qui peut recompter les bulletins.<br /> L'effectivité du secret des opérations de vote a ensuite été démentie par les conditions de vote. Aussi ces experts estiment-ils que le secret du vote ne peut être garanti que si le nombre d'électeurs est suffisamment important. En définitive, selon eux, le vote par Internet remettrait en cause deux principes fondamentaux de notre démocratie: la confiance (la simplicité du papier à comparer avec l'impossibilité de contrôler ce qui se passe à l'intérieur d'une machine) et la transparence (l'urne transparente, la possibilité de recompter à comparer avec l'audit de machines confié à des experts).
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H
La sécurité des machines à voter en question<br /> <br /> Par Ludovic Blin, secuobs.com<br /> Le 26/01/2007<br /> De nombreux pays sont tentés de remplacer le processus manuel de dépouillement des bulletins lors des élections par des machines à voter qui comptabilisent les votes. Si cette méthode à l’avantage d’épargner du temps à de nombreuses personnes, il retire également aux électeurs (qui sont affectés à cette tache en France sur la base du volontariat) un certain pouvoir de contrôle. <br /> <br /> Les machines à voter ne fonctionnent en effet pas à l’aide de logiciels à source ouverte, et il est donc difficile pour le citoyen moyen de vérifier la validité du processus. D’autant que malgré les garanties éventuelles des fabricants, des possibilités de trichent peuvent faire surface. Une présentation réalisée lors des Lightning Talks de la conférence Hack.lu 2006, qui avait lieu au mois d’Octobre au Luxembourg, est riche d’enseignements sur le sujet. <br /> <br /> Andreas Bogk et Hannes Mehnert ont évalué la sécurité d’une machine NEDAP, utilisée en Allemagne. Celle-ci utilise un processeur Motorola 68000 (le même que celui de l’Atari ST !). Elle est fermée par un seau autocollant et une serrure classique. Leur firmware peut être modifié, ce qui a permis, à titre de démonstration, aux chercheurs d’installer un jeu d’échec sur la machine. D’autres types d’attaques (touchant la confidentialité notamment) peuvent être utilisées comme la détection des rayonnement électromagnétiques ou encore l’étude la consommation électrique. <br /> <br /> Les chercheurs concluent que chaque électeur devrait pouvoir vérifier le code des machines utilisées pour recueillir leurs vote, l’idéal étant pour cela d’utiliser des firmwares open source. Il est par ailleurs important de prévenir les émanations électromagnétiques pour assurer la confidentialité du vote<br />
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M
29 septembre 2004<br /> Environ 10 millions d’électeurs américains éliront leur président le 2 novembre via des machines électroniques à écran tactile. Mais un rapport de l’OSCE souligne qu’elles sont très loin de garantir un scrutin sans polémique.<br /> L'élection présidentielle américaine du 2 novembre va-t-elle à nouveau tourner à l'imbroglio politico-technico-judiciaire, comme ce fut le cas il y a quatre ans? Tout n'a pas encore été mis en oeuvre pour éviter les contestations et les suspicions qui ont entouré l'élection de George W. Bush en 2000. Selon un rapport de l'OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe) publié le 28 septembre (*), l'introduction de nouvelles machines à voter électroniques «a le potentiel pour créer de sérieuses controverses».<br /> L'organisation, qui intervient habituellement dans les pays d'Europe orientale pour vérifier la validité des scrutins, a enquêté sur les conditions de la prochaine élection présisentielle aux États-Unis - à la demande même de Washington. L'OSCE y enverra d'ailleurs une centaine d'observateurs le jour du scrutin. Les conclusions de son premier rapport ne sont guère tendres. La confidentialité du vote par correspondance y est remise en cause, ainsi que l'exactitude des listes des personnes exclues du scrutin à cause d'une condamnation pour crime. <br /> L'OSCE pointe surtout les problèmes pouvant résulter des machines à voter. «Les électeurs aux États-Unis utilisent divers équipements pour voter, qui peuvent varier non seulement d'un État à l'autre, mais aussi d'un comté à l'autre à l'intérieur d'un État», explique l'organisme international. Cinq technologies différentes peuvent être utilisées dans un même État: les classiques bulletins de vote papier, deux types de machines pour perforer les bulletins, le scanner optique ou les machines électroniques, notamment celles à écran tactile (baptisées DRE). <br /> Besoin de traces sur papier des votes électroniques<br /> Après la polémique en 2000 (le décompte laborieux des voix en Floride, où le gouverneur Jeff Bush est le frère de l'actuel président), le gouvernement a demandé aux États de l'Union de remplacer les machines à perforer par de nouvelles installations, qui permettent notamment de recompter plus facilement les votes. Mais ce changement n'est pas obligatoire, si bien que ces mêmes machines seront encore en activité dans plus de la moitié des États pour le scrutin en novembre. <br /> Quant à ceux qui ont opté pour des machines électroniques à écran tactile, ils ne sont pas pour autant à l'abri des polémiques. L'OSCE affirme que la grande majorité d'entre elles «ne fournissent pas de traces des votes sur papier, ce qui est pourtant prévu dans de nombreuses lois nationales et absolument nécessaire pour un nouveau décompte en cas de résultats très serrés.» <br /> De plus, les logiciels utilisés dans ces machines sont également soumis à suspicion, puisqu'ils n'ont pas pu être examinés par des experts indépendants. «Cela soulève de nombreuses interrogations au sujet de la fiabilité des équipements et de leur protection contre des interférences non autorisées», note l'OSCE. <br /> Des fabricants de machines électroniques partisans<br /> Ces griefs ont également été repris par l'une des plus anciennes associations professionnelles d'informaticiens américains, l'ACM (Association for Computing Machinery). Selon ses représentants, les systèmes électroniques «devraient permettre à chaque électeur de recevoir une trace physique pour vérifier que son vote a bien été enregistré». Ce reçu pourrait aussi être utilisé comme une double vérification des résultats produits et stockés dans le système, expliquent-ils. <br /> Ces machines sont fournies par deux sociétés: Diebol Election Systems et Sequoia Voting Systems. Elles seront utilisées par environ dix millions d'électeurs en novembre. Or, l'OSCE rappelle également que la confiance des citoyens en ces technologies a diminué. Notamment depuis que les médias américains ont révélé «les activités politiques de leurs fabricants, qui ont contribué financièrement à des campagnes politiques, et en particulier la déclaration d'un des P-DG. Il a affirmé qu'il aiderait à apporter des voix à l'un des deux candidats». <br /> Il s'agit de Walden O'Dell, patron de Diebold. Il a assuré dans une lettre de soutien adressée le 14 août 2003 au parti républicain qu'il «s'engageait à aider l'Ohio à donner ses voix au président Bush». Diebold était à l'époque sur les rangs pour équiper avec ses machines les bureaux de vote de cet État; un appel d'offres qu'il a depuis remporté. O'Dell a également participé à une réunion rassemblant plusieurs contributeurs à la campagne de George Bush, dans la ranch texan du président en août 2003.<br /> Avec Declan McCullagh à Washington pour CNET News.com<br /> (*) USA 2 November 2004 Elections - OSCE/ODIHR Needs Assement Mission Report, 7-10 septembre 2004 (rapport en anglais - fichier PDF) <br />
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V
Il va sans dire que la demande d'un moratoire pour cet achat est nécessaire et justifiée en cette année électorale.<br /> <br /> De plus, si l'objectif d'un tel "outillage" est de prendre connaissance des résultats plus vite, l'achat, fort coûteux, n'est pas justifié.<br /> <br /> J.B oublierait-il qu'il a toujours pris la position de faire des économies ?
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